Gambaderie : de l’art de gambader en rêvant.
L’atelier d’Ely De Paname a posé ses outils à Bordeaux depuis quelques temps. Vous l’avez peut être remarqué. Fondamentalement cela ne change rien à l’identité de la marque puisque je (Ely) reste la créatrice et pour le moment seule membre de l’équipe.
Nouvelle ville, nouvelles découvertes. La première dont je souhaite vous faire part est émerveillante. En tout cas j’espère qu’elle le sera pour vous comme elle le fut pour moi.
Friande d’espaces verts et d’arbres, ayant arpenté autant que possible ceux de Paris, j’ai cherché ceux de Bordeaux. Et là. J’ai découvert : le Parc Rivière.
Pour s’y rendre, il faut s’éloigner du centre historique et pourquoi pas traverser le jardin public, une beauté qui me fait penser au jardin du Luxembourg : canards, cygnes, cour d’eau, un café et de jolies chaises en fer forgé. On s’attarde mais l’aventure, la vraie, nous attend encore.
Remontons quelques rues, jusqu’à arriver à la rue Mandron. La Garonne est loin alors que l’on franchit le portail. Et soudain, on se surprend à parler à voix basse par réflexe, comme il est courant de le faire malgré soit lorsque l’on marche dans la forêt. Et de bosquet en bosquet, entre deux essences d’arbres centenaires, on observe presque religieusement les écureuils, rois de cette forêt citadine.
Après avoir quitté l’ombre d’un cyprès ou d’un chêne pour reprendre la promenade, devant mes yeux ébahis surgit un château digne d’un conte ancien où la princesse ferait dérouler sa chevelure pour faire monter celles et ceux qui viennent lui rendre visite. Cette apparition, dont l’état de ruine n’altère pas le charme, est une demeure bourgeoise de la fin du 19eme siècle.
Si une partie du bâtiment est close pour des raisons de sécurité, le reste a été consolidé et vous pourrez le traverser à loisir. Cette ruine que les arbres et arbustes colonisent depuis des dizaines d’années, a ce je ne sais quoi de romantique. Romantique comme Châteaubriand, Caspar David Friedrich et leurs contemporains l’entendaient. Un romantisme qui délie l’esprit et les langues. La ruine prête à la rêverie mélancolique et à l’invention de mille aventures tenant place dans ses murs, sous ses bosquets.
Le château fut érigé vers 1827 par le Baron Alfred de Luze. Le château a été vendu à la ville de Bordeaux en 1977. Le lieu a peu à peu été transformé en parc avant d’être ouvert au public en 1992. Différentes essences d’arbres d’une centaine d’années ont été préservées dans ce havre de paix. Vous y trouverez aussi des ruches qui participent à faire vivre cette bio-diversité.
En continuant la visite, à deux pas du château, se dresse fièrement, la maison du Jardinier et de la nature en ville, nouveau nom des anciennes écuries. Ce bâtiment rose héberge de nombreux événements ayant trait au jardin ainsi qu’un centre de recherches et de formation.
Derrière lui, des jardins partagés, formés par leurs différents propriétaires, ajoutent au charme du lieu.
Laissez vous tenter par un bain de soleil sur un banc, prenez votre pique-nique, écoutez les oiseaux, repérer un papillon volant de fleurs en fleurs... Vous verrez comme il est bon, à l’instar de la tour du château et de ses compagnons végétaux, de rester immobile, comme hors d’atteinte du temps, dans ce lieu qui nous fait oublier la ville et nos tracas.
Si vous aussi vous venez vous perdre entre les arbres, le châteaux et leurs bancs, si une histoire surgit de vos rêveries, me la raconterez-vous ?
Je l’espère.
Ely